Lors de chacun de mes voyages, j’ai amené avec moi un carnet, mais pourquoi?
Voici 5 raisons de partir avec un carnet de voyage!
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Ralentir le rythme
Se lancer dans la rédaction d’un carnet de voyage demande un investissement personnel et par conséquent d’y consacrer du temps. Or, dans nos sociétés, le temps est une chose précieuse que l’on veut sans cesse optimiser, surtout en voyage. Les voyageurs n’ont de cesse de vouloir toujours voir et faire plus de choses dans un temps limité.
Cela s’avère difficilement compatible avec l’écriture, puisqu’elle nous oblige à ralentir le rythme et à prendre du temps pour soi. Au lieu de faire une énième activité, plutôt se poser dans un café ou sur un banc public pour s’abandonner à l’écriture.
Écrire dans un hamac en Thaïlande

Écrire au restaurant en Turquie

Dans un voyage court, cela peut être vu comme une contrainte, car on dispose de peu de temps, et il est parfois difficile d’accepter d’accorder autant de temps à l’écriture plutôt qu’à vivre pleinement autres choses, peu importe soit elle.
Au contraire dans un voyage plus long, la contrainte peut paraître moindre, mais parfois, le retard accumulé peut se dresser telle une montagne, et en décourager plus d’un, surtout qu’en voyage, le temps paraît être démultiplié et on vit souvent plusieurs journées en une seule.
Par conséquent, une certaine rigueur s’impose pour ne pas se laisser dépasser, bien qu’il ne faille pas non plus, je pense, s’imposer un cadre rigide et s’empêcher de vivre le moment présent.

L’écriture peut se faire n’importe où: dans son lit le soir, sur un banc, dans un parc, face à la mer, dans un café… Mais elle peut aussi permettre de combler les moments d’attente lors d’un changement de transport par exemple.
Écrire dans le métro en Turquie

Écrire dans un restaurant en Turquie

La meilleure solution est donc de ralentir le rythme du voyage et de se lancer dans ce qu’on appelle le «slow travel». D’accepter de parfois moins voir et de moins courir, mais de profiter plus pleinement de ce que l’on choisit de prioriser. Écrire m’oblige à prendre le temps pour mieux profiter de l’instant présent au lieu de courir derrière lui.

Conscientiser son voyage
L’écriture d’un carnet permet de conscientiser le voyage, de poser un ressenti, d’intellectualiser et de réfléchir à ce que l’on vient de vivre ou de voir, et cela est certainement sa plus grande force. Il nous oblige à être acteur et à avoir une opinion plutôt que d’être dans la passivité. Écrire des détails, une émotion, décrire une personne, un lieu, essayer de comprendre pourquoi, se poser des questions et rechercher les réponses.
On devient alors un voyageur plus conscient des enjeux qui nous entoure, en observant plus loin que juste ce que l’on veut montrer aux touristes. La force de l’écriture réside dans le fait qu’elle oblige à poser des mots et des émotions sur papier.

Se laisser aller à la créativité
Le carnet de voyage doit avant tout être un espace de créativité sans limite. Qu’il soit sous forme de carnet de bord daté comme les miens ou bien organisés de manière thématique ou même de manière plus chaotique, il vous appartient d’en faire ce que vous voulez.
Pourquoi ne pas y glisser des pensées profondes, y compter un poème qu’un lieu vous a inspiré, un décompte du nombre de voitures qui vous a pris en stop ou encore une liste des plats que vous avez mangés?
Personnellement, mes carnets ont toujours deux versants: d’un côté, un carnet de bord racontant ma vie au jour le jour et, de l’autre, des listes farfelues ou des écrits plus aléatoires. Il n’y a de limite que votre imagination.

Le dessin
Pour le moment, je n’ai parlé que de l’écriture, mais un carnet de voyage peut prendre d’autres formes.
Lors de mon dernier voyage au Mexique, je me suis tenté au dessin, sans aucune expérience. Une semaine avant de partir, j’ai acheté un bouquin sur le dessin de carnet de voyage. Mais je n’ai pas eu beaucoup de temps pour le feuilleter et je n’avais pas la place de l’amener avec moi.
Le premier conseil du livre était de ne pas prendre un crayon de papier, mais un stylo-bille, pour assumer son trait et ne pas pouvoir l’effacer.

Je suis donc partie avec mon stylo et quelques crayons de couleurs. Le résultat graphique est plus ou moins satisfaisant selon les dessins, mais peu m’importe, car il s’agit de la photo qu’en ont fait mes mains à ce moment-là. La beauté n’est pas forcément une fin en soit, mais peut-être que l’observation en est une.

J’ai pris un grand plaisir à dessiner et, pour mon prochain voyage, je pense peut-être m’essayer à l’aquarelle. Prendre le temps d’incorporer l’art dans le voyage et travailler son regard.
Les rues de Valladolid

Le site archéologique d'Edzna

L'église de Cholula

Le souvenir
Pour beaucoup d’entre nous, le souvenir peut prendre des allures d’obsession. Comment s’assurer que l’on n’oubliera pas les moindres détails de moments qui nous sont chers, alors que l’on se rend bien compte que les noms et les visages s’effacent avec les années?
Mes carnets me rassurent; si ma mémoire flanche, eux seront toujours là. Ils sont un peu comme les gardiens de mes souvenirs. Si, par malheur, je devais quitter ma maison en emportant une seule chose, ça serait eux sans la moindre hésitation.

Plus puissant que les photos, les mots expriment les émotions, les réflexions, le contexte et les détails qu’une image ne pourra jamais donner. Cette dernière ne montre qu’un instant, tandis que les mots expriment tous le reste. Parfois, seule, chez moi, je me replonge dans mes voyages au gré de mes récits, dans ces souvenirs écrits à tout jamais.
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Crédit photo: Marlène Le Collinet