Arequipa, au Pérou: Un trek haut en émotions et une promenade à dos d’âne à travers le canyon de Colca

En novembre 2017, je suis partie au Pérou avec un ami originaire de ce pays. Nous avions décidé d’arrêter à Arequipa avant de nous rendre à Cusco, notre destination finale.

Arequipa est la deuxième ville en importance du Pérou, en Amérique du Sud, après Lima. Elle est entourée de trois volcans et se trouve à 2 300 mètres d’altitude. En principe, c’est un arrêt idéal pour commencer son acclimatation à l’altitude avant d’aller à Cusco.

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Vers Arequipa et plus haut encore!

Nous avons donc quitté le désert, ma nouvelle révélation, pour nous rendre dans les montagnes volcaniques d’Arequipa. Puisque nous avons pris le bus de nuit de Huacachina à Arequipa, je n’ai pas vu le paysage sur la route ni même remarqué que nous étions fortement montés en altitude.

Toutefois, en arrivant à Arequipa: WOW! Les volcans au loin, la Plaza de Armas… tout était magnifique.

Nous sommes partis à la recherche de petites agences avec l’intention de faire un trek dans cette région. Nous considérant en forme (hahaha!), nous avons opté pour le trek de deux jours dans le canyon de Colca. Meilleure idée ever et pire idée ever.

Meilleure idée pour le paysage! Les montagnes, le canyon et les condors… C’était majestueux. Nous sommes passés de 2 500 mètres à 3 500 mètres d’altitude. Déjà, à notre arrêt pour voir les condors (les Condors des Andes, l’un des plus grands rapaces et des plus grands oiseaux volants du monde, qui se veulent un symbole national pour le Pérou), je manquais de souffle.

Ensuite, le trek a commencé. La dame qui nous a vendu l’excursion nous a dit que ce n’était pas un trek difficile.

Mais… dès le départ, on a appris qu’on dormait dans le fond du canyon, soit 1 100 mètres plus bas. Altitude qu’on allait descendre sur 18 kilomètres, puis remonter le lendemain sur CINQ kilomètres!

Vous voyez l’oasis verte au fond du canyon? C’est là qu’on allait dormir!

On a donc commencé à descendre. Ce qui est plaisant de la descente, c’est que ça ne demande aucun cardio. MAIS, ça demande des mollets, des cuisses et des abdos. À un moment donné, je ne pouvais tout simplement plus arrêter, car mes jambes avaient la tremblote.

Après le lunch (composé de lomo saltado d’alpaga!), nous avons continué notre marche vers le petit hôtel. Là, ça ne descendait plus vraiment, il y avait même quelques montées.

OH. MY. GOD. Je montais quelques mètres seulement et j’avais peine à respirer.

Le mot d’ordre au Pérou, avant de faire un trek en altitude, c’est «acclimatation». Je n’avais pas eu le mémo, il faut croire!

Là, je me suis mise à paniquer pour le lendemain. Je ne montais que de quelques mètres et mon cœur voulait sortir de ma poitrine. Qu’est-ce que ça allait donner, d’essayer de remonter 1 100 mètres sur cinq kilomètres?

Nous sommes finalement arrivés au petit hôtel, après que j’aie eu une crise de larmes en essayant de monter une côte. Pas besoin de vous dire que j’étais à bout!

«Et c’est pas fini… ce n’est qu’un début!»

L’hôtel était de base; chaque petite cabane étant une chambre et les fenêtres étant composées de tiges de bambou. Heureusement, nous avions du chasse-moustiques!

Le soleil commençait déjà à disparaître, il faisait moins chaud. Je suis alors allée prendre ma douche avant qu’il ne soit trop tard… Heureusement, car la douche était relativement à l’extérieur (il y avait une porte, des murs et un toit, mais je pouvais voir dehors)!

Bien évidemment, il n’y avait pas d’eau chaude. Même que l’eau était glacée! Mais j’ai finalement pu faire une petite sieste jusqu’au souper. De toute manière, j’étais trop fatiguée pour faire quoi que ce soit d’autre. Après le souper, hop au lit! Mon ami est allé prendre une douche à ce moment… ce qu’il a regretté pendant la nuit, alors que je dormais profondément, complètement vidée de ma journée.

Il a été malade, car il a attrapé le soroche, le mal des montagnes: vomissements, fièvre, diarrhée, étourdissements… name it! Il faut dire qu’il avait commencé à me faire boire du mate de coca dès mon arrivée à Lima pour éviter que je souffre de l’altitude, mais c’est lui qui est tombé malade! Je n’avais rien remarqué avant mon réveil, aux alentours de 3 h ou 4 h du matin.

On devait se lever très tôt pour commencer à remonter, car on avait un temps limite pour le faire, pour déjeuner et ensuite embarquer dans le bus qui nous attendait au sommet (oui, nous partions faire l’ascension l’estomac vide, à moins d’avoir pensé à apporter de quoi grignoter!). Mon ami et moi avons donc dû marcher 30 mètres avant de nous rendre compte qu’on n’y arriverait tout simplement pas. Lui, malade, et moi, avec mon cardio déficient; nous faisions une belle équipe!

Le hic, c’est qu’il n’y a pas de route vers le canyon… Tout se fait par les sentiers pédestres.

Ânes à la rescousse

Alors, comment pouvions-nous remonter en étant incapables de marcher? À dos d’âne, bien évidemment!

Nous ne devions pas être les premiers touristes à échouer à la tâche, car une fois tous les randonneurs partis, des hommes partent sur le même chemin, chacun avec cinq ou six ânes qui se suivent afin de les proposer à ceux qui n’en peuvent plus.

Attention, toutefois: ces ânes ne sont pas fournis gratuitement. Il faut payer pour les utiliser. Mon ami et moi avions apporté un minimum d’argent pour ne pas en perdre ou nous en faire voler. Eh oui… C’est notre guide qui a dû nous avancer les fonds pour que nous puissions emprunter deux ânes.

Bref, bien assis sur nos ânes, nous avons fait l’ascension du canyon. Plusieurs personnes m’ont demandé où j’avais pris mon âne en me voyant passer, et croyez-moi qu’à la fin, nous n’étions plus les seuls à dos d’âne!

Nous voilà avec notre groupe à la fin de la remontée!

Petite précision ici: l’expression «têtu comme une mule/un âne» n’existe pas pour rien. Le mien déviait du chemin pour aller brouter… sur des roches sur le bord d’une falaise TRÈS abrupte! Je vous avoue que j’ai eu la peur de ma vie à quelques reprises. Une fois, j’ai même pensé qu’il allait tomber par derrière, avec moi sur son dos!

Remarquez que si ça n’avait été de ce «moyen de transport», je n’aurais tout simplement pas réussi à remonter.

Petit conseil de trek au Pérou

Finalement, si un jour, vous pensez aller faire un trek au Pérou, mon conseil est le suivant: prenez le temps de vous acclimater à l’altitude. C’est commun de passer quatre ou cinq jours à Arequipa ou Cusco avant d’entreprendre une randonnée.

Puis si, une fois sur place, vous réalisez que l’altitude vous affecte plus que vous ne le pensiez, vous pouvez toujours troquer le trek pour d’autres activités… Il y en a une tonne! Je pense par exemple aux terrasses de Moray (site archéologique inca) et aux salines de Maras, qui se visitent en VTT.

En voici un petit aperçu!

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Crédit photo: Marie-Claude Bourque

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