Dormir dans un lieu hors du temps: le monastère de Rila, en Bulgarie!

Il y a des lieux qui nous changent à jamais, des lieux où l’on ressent quelque chose sans pouvoir l’expliquer, des lieux où l’on rêve de retourner sans savoir s’il ne faut pas plutôt garder ce souvenir tel quel, au risque de briser la magie de la première fois.

C’est d’un de ces lieux que je veux vous parler aujourd’hui. Ce lieu où j’ai laissé un peu de moi, c’est le monastère de Rila.

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Monastère de Rila: Un voyage authentique au cœur de la Bulgarie

La visite du monastère de Rila faisait partie de nos plans, car il est réputé, à juste valeur, comme l’un des plus beaux monuments historiques de Bulgarie. Le 6 août 2019, nous partions donc de Melnik, où nous avions rencontré un couple qui nous avait fortement conseillé de passer la nuit au monastère. Après quelques heures de stop, c’est en compagnie d’une influenceuse et d’un de ses amis que nous arrivons sur place.

Le monastère de Rila nous a immédiatement subjugués. Fondé au Xe siècle par l’ermite Saint Jean de Rila, un moine canonisé par l’Église orthodoxe, le monastère connut ensuite de nombreux troubles. Maintes fois pillé et incendié, il prit la forme qu’on lui connaît aujourd’hui au cours du XIXe siècle.

Un des seuls vestiges du Moyen Âge se trouve à être la tour Hrélio, construite en 1335, qui culmine à 23 mètres au centre de la cour du monastère. Sa reconstruction, entre 1834 et 1862, le dota d’une enceinte de 24 mètres de haut et de l’église de l’Assomption.

Les magnifiques fresques murales furent réalisées durant cette période dans le style Renaissance bulgare et elles mettent en scène, sur 36 panneaux, les Rois de l’Ancien testament et les apôtres martyres. Aujourd’hui, le monastère est inscrit au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO.

Dès notre arrivée, nous nous sommes rendus à l’accueil pour réserver une chambre pour le soir. On nous a remis la clef 48 contre la modique somme de 30 lev, soit environ 15 euros (une vingtaine de dollars canadiens).

Tandis que le monde s’amassait dans la cour du monastère, nous avons eu le privilège d’avoir accès aux étages. Déambuler sous ces corridors, en expérimentant tous les points de vue du lieu, fut un magnifique plaisir enfantin.

Nous avons exploré chaque recoin de ce monastère avec bonheur et surprise. Nous avons également visité le musée, qui contient un chef-d’œuvre unique: la croix de Raphaël. Cette dernière, achevée en 1802 par un moine qui y consacra 12 ans de sa vie, met en scène plus de 600 personnages de 2 à 3 millimètres taillés avec une aiguille. La légende dit qu’il en aurait perdu la vue.

Pour la petite histoire drôle, mon compagnon avait oublié mon téléphone sur un banc du monastère dans l’après-midi. Lorsque qu’une heure plus tard, nous nous en sommes rendus compte, il avait disparu. Fort heureusement, une âme charitable l’avait ramené à l’accueil!

Nous nous sommes ensuite échappés quelque peu du tumulte pour nous restaurer et faire une petite balade au bord de la rivière Rylski, le monastère étant perdu dans les montagnes du massif du Rila. Un cadre des plus idylliques.

De retour au monastère, nous sommes partis assister à une messe en bulgare ancien. Une dizaine de moines vit toujours dans le monastère et continue de pratiquer les rites orthodoxes. C’est pourquoi il y a des règles vestimentaires et de comportements strictes au sein du cloître.

Puis, vient le moment magique: à 20 h, le cloître ferme ses portes et nous nous retrouvons seuls ou presque au sein de cette merveille. Le soleil se couche et l’on se retrouve sous le son des cloches avec les lumières illuminant les arcs des corridors… Un moment hors du temps.

Une nuit étoilée inoubliable

Par pur hasard et pour notre plus grand bonheur, c’est la nuit des étoiles. Allongés, à même le sol, dans cette cour, on observe les nuées d’étoiles filantes. Un spectacle qui restera à jamais dans mon cœur.

C’est alors que le gardien du monastère vient nous saluer et nous propose de le suivre dans sa chambre de service. La communication est difficile, car nous ne parlons pas les mêmes langues. Il appelle donc son fils, qui parle anglais, pour essayer d’échanger avec nous. Puis, il nous offre du pinot du Bulgarie et des petits gâteaux. Il faut savoir que pour dormir au monastère, on avait signé une attestation affirmant que nous ne consommerions pas d’alcool. C’est raté… Nous rompons donc le pacte avec lui dans cette garçonnière perdue dans le monastère.

Après une nuit paisible, et une matinée en admiration devant la beauté du lieu. C’est le cœur chargé que je jette un dernier regard à l’église en quittant le monastère. Je me fais alors la promesse de revenir lors de l’écriture de mon master, mais la COVID en a décidé autrement en me restreignant à la seule image de mon fond d’écran.

Aujourd’hui, quand on me demande de penser à un lieu où je me sens bien, c’est celui-ci qui me vient instinctivement en tête, allez savoir pourquoi. Il y a des lieux comme cela où on laisse un peu de soi…

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Crédit photo: Malène Le Collinet

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