Mon séjour en Chine, se voulait au départ un voyage à vocation dite commerciale. Volet affaires qui fut rapidement détrôné par l’émerveillement que la découverte de ce pays m’a offert. Chine: 1, Moi: 0.
Même si j’étais bien préparée, je ne m’attendais pas à autant de détails, autant d’histoire, autant de beau. On connaît la Chine plutôt pour ses côtés sombres; surpeuplée, polluée et certains diront, communiste. Mais j’ai retiré de belles leçons de mon séjour et une tout autre perspective de ce qu’est la démesure.
À lire aussi: Ubud, à Bali: Une balade magique sur la Campuhan Ridge Walk!
Doux parfum des magnolias
Les verdoyants paysages n’étaient pas encore à leur apogée de beauté, lorsque j’y suis allée en avril dernier. Les jardins se réveillaient doucement au parfum des magnolias en fleurs et des tulipes. On ne se sent pas coincé dans la nature chinoise, même tout près de Beijing. Aux sorties de la ville s’étendent déjà montagnes et vallées. On ressent l’amour de la nature du peuple chinois, les mille et un jardins cachés ici et là en sont la preuve.
Certains sont aussi structurés et réfléchis que les centaines de bonsaïs qui les garnissent. D’autres sont, disons, sauvagement organisés… On réalise que malgré l’aspect naturel, tout est calculé et planifié, peu de choses sont ici finalement laissées au hasard.
Ce souci du détail semble inné ou bien incarné partout où on pose les yeux. Mes visites des plus beaux et majestueux temples de la région de Beijing ne prennent pas longtemps à me convaincre que la minutie et la précision sont d’origine chinoise. Rien n’est laissé à l’abandon. Les temples millénaires sont beaux, impressionnants et parfaitement entretenus.

Un souci du détail fascinant
Je fus bouche bée à la vue des toitures jaunes, typique des résidences impériales, et de leurs corniches garnies de figurines peintes avec talent. Être émue par des corniches, faut le faire! Comment des plafonds peuvent-ils être si beaux, quand ce sont ici des surfaces qu’on oublie presque? Comment toutes ces sculptures, gravures et fioritures peuvent-elles avoir survécu au temps avec autant de beauté?
Comment peut-il exister autant de statues de Buddha dans un même pays?


La démesure est partout! La Cité Interdite qui date du 15e siècle posséderait 9999 pièces, elle trône en plein cœur de Beijing. Pas très loin, on découvre le Qinian Dian, le Temple du Ciel, simplement majestueux. Il se démarque par ses toitures aux tons de bleus qui rappellent le ciel. Okay j’avoue, j’ai fait une fixation sur les toits! Les corniches recourbées sont si emblématiques pour nous, qu’on ne peut les quitter des yeux. Elles sont partout, davantage encore dans le sud de la Chine.
Le plus bel exemple de la démesure chinoise, vous le connaissez bien assurément. La Grande Muraille est indétrônable! Elle serpente sur plus de 5000 km le territoire. Il suffit de parcourir ses escaliers, de visiter portes et tours pour comprendre l’ampleur de cet ouvrage. Après y avoir grimpé avec difficulté quelques centaines de marches, c’est carrément l’incompréhension qui me gagne.
Comment des êtres tout aussi humains que moi on put bâtir des fortifications de cette immensité, à travers monts et désert? Difficile de cerner si les moteurs de cette construction furent la folie ou le génie, certainement les deux. Fun fact: les marches n’ont vraiment pas la même hauteur et de loin, impossible de garder le rythme pour monter ou descendre rapido sans se fouler une cheville. Vous êtes avertis!
Le poids de la foule
Shanghai incarne encore plus la démesure. La «Paris de l’Orient» brille exagérément sur les rives du Bund, fleuve qui la traverse. On sent l’excès, l’effervescence d’une ville qui ne ressemble à aucune autre. Si Times Square vous coupe le souffle, vous n’êtes pas prêt pour Shanghai! C’est ici que j’ai le plus senti la masse, la foule qui t’entraîne dans sa vague, mais sans malaise. Fun fact: je ne me suis jamais autant fait bousculer qu’en Chine et presque toujours par de petites dames âgées aux têtes grisonnantes. Mon instinct me poussait à immédiatement me confondre en excuses, mais elles n’en avaient rien à faire. Elles semblaient avoir appris depuis longtemps à prendre leur place de cette façon.
Grimper jusqu’au sommet de la Shanghai Tower et de ses 127 étages entretient la démesure. Par grimper, on s’entend, je voulais dire prendre l’ascenseur. Attention aux cœurs sensibles! Ces 2 voisines sont elles aussi impressionnantes: la Shanghai World Financial Center avec ses 101 étages, aussi appelée le décapsuleur et la Jin Mao Tower avec ses 88 étages. Vertige ou pas, vous serez étourdie comme je l’ai été. De si haut, cette ville illuminée se veut une pure folie.

Les grues sont en nombre astronomique à Shanghai. La construction est extrêmement active partout. Ils bâtissent des quartiers d’un coup. Bang! Une idée de grandeur: en 20 ans à Shanghai il s’est construit 8000 tours de plus de 30 étages. Donc 4000 en 10 ans, 400 par année, +30 par mois… La ville de Shanghai refait sa carte aux 3 mois. Ce n’est même pas une blague!
La petite Venise
Après la visite de ces grands centres, c’est la découverte de Suzhou qui m’a ébranlée. Parsemée de canaux, on la surnomme petite Venise. Elle est également la capitale antique de la soie, une tradition depuis plus de 1000 ans. Les impressionnants ateliers de broderie de soie, tout comme l’Institut de broderie national, sont à voir. Observer les talentueuses brodeuses en création sur des projets, qui prendront une vie à réaliser et qui valent plusieurs milliers de dollars, est encore bluffant de démesure. Je me sentais minable en pensant à mon tricot inachevé laissé à la maison. Chine: 2, Moi: 0.
Suzhou a été pour moi un portrait complet de la Chine en un seul lieu. Cette ville aux quartiers et canaux historiques, qui se marient parfaitement avec le futurisme de la zone touristique et industrielle. Si le mariage de ces deux zones se fait si bien c’est que l’implantation a été réfléchie et planifiée, comme vous ne pouvez pas l’imaginer.
Toute la portion moderne de la ville a été bâtie avant même qu’un citoyen y vive, avant même qu’une seule entreprise s’y installe. Ils ont prévu où serait l’université, où serait le centre sportif, où seraient les artères commerciales, où seraient les écoles, les hôpitaux, les gratte-ciel, les parcs, les hôtels… Une île a même été déplacée pour optimiser sa distance par rapport à la rive! Les routes ont été prévues selon l’achalandage de chaque secteur, les transports en commun ont été planifiés selon la population estimée et leurs habitudes prévisionnelles de déplacement.
Suzhou: 1, Montréal: 0
Le projet a débuté en 1990, j’y étais 27 ans plus tard, les deux pieds au cœur d’une belle ville verdoyante. Quand je leur ai demandé si ce n’était pas un dangereux pari de développer une ville au départ, à tout point de vue vide. On m’a répondu qu’une fois le projet terminé, les entreprises arriveraient et suivraient les citoyens et qu’ils seront prêts. Démesure. À ce moment, exactement, j’ai eu une pensée pour mon chez-nous et nos cônes oranges. J’ai tenté de visualiser nos projets d’envergure: ponts, tunnels, autoroutes, trains, viaducs, pour au final me dire qu’on l’a vraiment pas l’affaire!
De nombreuses autres découvertes ont fait partie de mon périple, la liste est simplement trop longue. Je n’ai qu’effleuré ce pays et il demeure pour moi mystérieux.
On ne peut y répondre à toutes nos questions, plusieurs sujets sont carrément évités et inexplorables. Mais de là est née une promesse, celle que je me suis faite d’y retourner pour voir plus et comprendre davantage.
Le constat fut simple, il est impossible de faire le tour de cette démesure en quelques jours.
Pssst! On a déniché des forfaits pas chers pour la Chine. Pour tous les détails, c’est par ici!
Vous aimerez aussi:
- Top 20 des incontournables à voir en Asie
- Siargao: Le petit paradis des surfeurs au coeur des Philippines
- 10 incontournables à voir en Afrique
- Comment voyager sans casser son petit cochon?
- Comment gérer son stress en voyage?!
Crédit photo: Marilou Nichols